Slam : Le grandiloquent moustache poésie club

« Le grandiloquent moustache poésie club » est un spectacle de slam [1]. Mais pas n’importe lequel. Il en ressort un véritable poésie, sans tabou et au vocabulaire très riche. La mise en scène, sobre, sert elle aussi le texte, comme la façon dont chacun de ces descendats des ménestrels et troubadours... bien moins sexy que Bruno Masure » articule jusqu’au dernier fragment de syllabe tout en maintenant le débit en en colorant l’ensemble d’une chaleur appréciable.

Ils sont trois, chacun avec sa faconde, son style et son répertoire. Ils se mettent en valeur les uns les autres et composent une mise en scène qui obéit à ce double objectif. Mais pourquoi « moustache » ? C’est que le club ne comporte pas d’imberbe. Cette exclusive donne au passage l’occasion d’une parodie de l’argument selon lequel les homosexuels sont des personnes comme les autres, maniée avec finesse. On note encore la tirade sur Toulon et ses pizzas, après avoir appris « avec tristesse » le fait que Brassens ne peut se joindre au groupe ce soir-là. Ou encore celui sur le thème « J’ai volé » utilisant, évidemment le double sens possible à partir de ce verbe.

Il y a beaucoup de jeu muet et de mime dans ce spectacle, et également des déambulations parmi le public : c’est plein de vie et le rythme, sans être effréné, est constant. On ne voit pas le temps passer...

Pierre FRANCOIS