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Théâtre : Une ronde militante

mardi 25 octobre 2011, par Pierre François


« Une ronde militante » [1] est une pièce sur l’évolution du militantisme communiste depuis les années cinquante. Il doit être d’emblée précisé qu’elle n’est en aucun cas dogmatique ou idéalisante. Au contraire, c’est l’aspect humain de l’engagement (qui eut pu être au service d’une autre cause) qui est ici souligné. Le responsable syndical qui essaie de séduire la militante, l’éloge du prêtre ouvrier qui place l’humain au dessus des calculs stratégiques de parti, le permanent syndical qui préfère l’illusion et l’ivresse de se dire qu’il participe au changement social (« je ne veux pas vivre ma vie sans révolution ») à la reprise d’un travail normal, les grévistes qui peignent la voiture de policiers des renseignements généraux pour les empêcher de photographier, le ministre communiste impuissant dans un gouvernement de gauche, la fille et petite fille de militant qui décide qu’elle ne vivra que pour elle, tous ces tableaux sont autant de situations criantes de vérité, et donc théâtralement réussies, le talent étant au rendez-vous.

Deux des tableaux font intervenir le fantôme de la veuve de Lénine. L’idée est bonne de donner la parole à celle qui était jusque-là restée dans l’ombre, mais passé le premier moment d’agréable surprise, la scène devient trop longue, d’autant plus que le procédé est repris dans celle qui suit. Ce dernier point est vraiment le seul bémol à mentionner au sujet d’une pièce qui, fait rare, réussit à parler de politique sans prendre parti ni ennuyer.

Certains soirs, l’intérêt rebondit, lorsqu’en prolongement de la pièce a lieu un débat entre une personnalité communiste de l’époque et la salle. Ainsi, le jour de la première, ce dialogue entre un responsable actuel de ce parti et un ancien militant qui avait déchiré sa carte en 1976 !

Pierre FRANCOIS

Notes

[1] « Une ronde militante - Comédie politique », de Jacques Jouet, mis en scène par De Gérard Lorcy. Avec Jehanne Carillon, Sylvie Jobert, Nora Gambet, Francis Coulaud, François Decayeux, Dominique Laidet. Au théâtre Le Vent se lève, 181, avenue jean Jaurès, 75019 Paris, les jeudi, vendredi et samedi jusqu’au 29 octobre. À la Faïencerie – théâtre de Creil, allé Nelson, 60100 Creil les 8 et 9 novembre.


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