samedi 26 juillet 2008, par Pierre François
Dans la salle de spectacle du Temple St Martial, ils sont deux, l’un au piano, l’autre derrière son violoncelle. Survient une belle noire et les rythmes se posent, souple et doux pour la chanteuse, plus marqué du côté des instrumentistes. De son côté, la salle n’attend pas d’être sollicitée pour frapper dans les mains en même temps que Flavie Cristinel chante ce « Gospel de Mahalia Jackson » [1].
Car Mahalia Jackson, c’est elle, le temps d’une représentation au cours duquel elle raconte sa vie à la première personne. Des projections de films, des photos, des commentaires se glissent entre les chants. Elle parle de sa vie, mais aussi de la façon dont elle l’a ressentie et dont elle percevait son art. Si au départ son chant peut être vu comme un peu trop appliqué, une atmosphère plus chaleureuse s’installe peu à peu. Mais de toute façon « il y a le gospel qui a du rythme et de l’ambiance ; il y a aussi un gospel beaucoup plus profond, c’est peut-être celui que je préfère », dit-elle après avoir expliqué qu’elle ne pouvait pas chanter de blues « parce que c’est diabolique » : en effet, on le chante quand on est triste et à la fin on est encore au fond du trou tandis que quand on chante du gospel on est peut-être mal au début, mais après quelque chose s’est débloqué. On apprend encore que Mahalia Jackson refusait les contrats lucratifs parce qu’elle était « née de nouveau » et que ce qui était pour Dieu devait être gratuit.
Pierre FRANCOIS
[1] « Le Gospel de Mahalia Jackson », de et mis en scène par Jean Chollet. Avec Flavie Cristinel, Daniel Favez au piano et Carlo Bounous à la contrebasse. À 21 h 02 jusqu’au 2 août à l’Espace St-Martial, 2, rue Henri Fabre, Avignon. Tél. : 06 86 42 03 98.