Festival off d’Avignon : « Harold et Maude » de Collin Higgins.

Magique !

A la sortie d’une adolescence difficile, Harold est aussi suicidaire que fantasque et perturbé, rêveur et peu à l’aise dans la vie. Maude, à l’automne de sa vie, a tout souffert et compris [1] . Elle incarne magnifiquement la joie de vivre son amour des gens et de la nature avec un peu de sans-gêne. Les deux personnages assez opposés au départ, nous entraînent finalement dans un véritable tourbillon romantique et heureux. Maude fait pénétrer Harold dans un monde à part et va lui permettre de s’éveiller, avec beaucoup de surprise puis d’acceptation ensuite, à de nouvelles émotions. Elle a fait sienne cette devise : « à chaque nouveau jour, il y a nouvel émoi ». Elle est merveilleuse de naïveté, savoure avec volupté toutes les nouvelles expériences. Et lui assiste, conquis, à ce spectacle d’une vie qu’il jugeait jusqu’ici insipide.

On partage ce réveil subtil et l’on devine que les sentiments se transforment peu à peu, pour chacun d’entre eux en un amour immense, original mais vrai. Toutes les différences se dissipent et tout redevient possible pour la vielle dame, comme pour le jeune homme. La scène du premier baiser échangé est un régal de justesse et de tendresse qui nous transporte au-delà de ce qui est convenu. On est ailleurs, avec eux, et c’est précieux, tout à fait magique !

Catherine GUINOT