holybuzz http://www.holybuzz.com/ Saintes rumeurs pour chrétiens avertis... Holybuzz est un webzine contributif sur l'actualité, l'art, les questions de société et de spiritualité. <br> A vos claviers ... fr SPIP - www.spip.net holybuzz http://www.holybuzz.com/IMG/siteon0.gif http://www.holybuzz.com/ 79 220 Théâtre : Un rapport sur la banalité de l'amour http://www.holybuzz.com/Theatre-Un-rapport-sur-la-banalite.html http://www.holybuzz.com/Theatre-Un-rapport-sur-la-banalite.html 2013-06-21T12:19:07Z text/html fr Pierre François Après la mort ? Lorsqu'une pièce parle des relations entre deux génies intellectuels, on se pose toujours la question de savoir si on va assister à un débat d'idées ou à une réelle relation humaine, faite principalement d'émotion et de sensibilité. <br />« Un rapport sur la banalité de l'amour » n'a pas échappé à cette prévention, s'agissant de la liaison qu'entretint Martin Heiddeger avec son élève Hannah Arendt, de dix-sept ans sa cadette. Autrement dit un Allemand moyennement antisémite – pas plus ni moins que ses concitoyens (...) - <a href="http://www.holybuzz.com/-Apres-la-mort-.html" rel="directory">Après la mort ?</a> <div class='rss_texte'><p class="spip"><strong class="spip">Lorsqu'une pièce parle des relations entre deux génies intellectuels</strong>, on se pose toujours la question de savoir si on va assister à un débat d'idées ou à une réelle relation humaine, faite principalement d'émotion et de sensibilité.</p> <p class="spip"><strong class="spip">« U</strong>n rapport sur la banalité de l'amour » [<a href="http://www.holybuzz.com/#nb1" name="nh1" id="nh1" class="spip_note" title='[1] « Un rapport sur la banalité de l&#39;amour », de Mario Diament. Adaptation (...)' >1</a>] n'a pas échappé à cette prévention, s'agissant de la liaison qu'entretint Martin Heiddeger avec son élève Hannah Arendt, de dix-sept ans sa cadette. Autrement dit un Allemand moyennement antisémite – pas plus ni moins que ses concitoyens dans le contexte des années 20 et 30 – avec une juive.</p> <p class="spip"><strong class="spip">L</strong>a pièce a été créée dans le pays qui a accueilli cette dernière, les États-Unis. Elle y est jouée pour la première fois en janvier 2009, en Floride. Le succès est immédiat et dès 2010 elle rafle deux prix de la meilleure pièce et est sélectionnée pour deux autres, en Argentine.</p> <p class="spip"><strong class="spip">M</strong>ême si l'auteur tient à préciser qu'il s'agit d'une œuvre de fiction, il n'en reste pas moins qu'il a fondé son travail sur une documentation – notamment historique – considérable, sans compter les phrases et expressions qu'il a puisé dans la correspondance des deux amants pour les mettre dans la bouche des comédiens. Rien ne manque à cette pièce, ni le débat d'idée, ni la passion amoureuse (qui fait dire à Hannah Arendt qu'elle a Heiddeger « dans la peau »), ni les contradictions que chacun porte en lui, ni les incompréhensions du à la différence des sexes, ni enfin les tentatives permanentes pour renouer le contact, offrir et demander le pardon, pour préserver cet amour.</p> <p class="spip"><strong class="spip">L</strong>e jeu est tel qu'on croit aux personnages dès la première minute, lesquels sont interprétés avec un réalisme remarquable notamment dans la relation professeur-élève et tout ce qu'elle implique. La scène du premier baiser à la fois désiré et hésitant, emprunt de trouble aussi, est d'une grande vérité. Les lumières sont bien cohérentes avec les contextes illustrés. Les projections sur écran blanc – prévues par l'auteur – ne gênent en aucune façon. La façon dont Heiddeger se laisse tenter par le nazisme est bien rendue, qui met en parallèle un désir de retrouver une dignité nationale et un scepticisme quant au désir de Hitler d'aller jusqu'au bout du programme annoncé dans « Mein Kampf ». Le vieillissement progressif des deux personnages de rencontre en rencontre (cinq entre 1925 et 1950) est parfaitement dosé.</p> <p class="spip"><strong class="spip">L</strong>a première leçon que l'on retient de cette pièce est que l'égocentrisme de Heiddeger était tellement immense qu'il le rendait incapable de se mettre à la place de l'autre, ni même de simplement l'entendre. La scène dans laquelle il se plaint de la façon dont il a été traité lorsqu'il a été écarté professionnellement puis lors de son procès en dénazification en face d'une Hannah Arendt qui a dû fuir pour sauver sa vie est exemplaire de ce point de vue. Et la seconde est que même pour des êtres aussi laïques que le furent ces deux amants, c'est l'amour – tout « amoral » qu'il soit – qui donne une raison de vivre alors pourtant que pour eux « la vie n'a aucun sens ». Contradiction certes, mais plutôt réjouissante...</p> <p class="spip"><strong class="spip"> <i class="spip">Pierre FRANÇOIS</i> </strong></p></div> <hr /> <div class='rss_notes'><p class="spip_note">[<a href="http://www.holybuzz.com/#nh1" name="nb1" class="spip_note" title="info notes 1">1</a>] « Un rapport sur la banalité de l'amour », de Mario Diament. Adaptation française et mise en scène d'André Nerman. Avec Maïa Guéritte et André Nerman. Du lundi au vendredi à 21 heures, samedi à 16 h 30 au théâtre de La Huchette, 23, rue de La Huchette, Paris 5e, métro Saint-Michel, tél. : 01 43 26 38 99, jusqu'au 10 juillet.</p></div> Théâtre : Le Médecin malgré lui, Los Angeles 1990 http://www.holybuzz.com/Theatre-Le-Medecin-malgre-lui-Los.html http://www.holybuzz.com/Theatre-Le-Medecin-malgre-lui-Los.html 2013-06-06T12:03:04Z text/html fr Pierre François Après la mort ? « Le Médecin malgré lui, Los Angeles 1990 ») qui se donne jusqu'au 24 août au Lucernaire est bien le texte de Molière. La pièce commence par la réunion d'une bande de clochards au milieu de sacs en plastique devant un brasero. Sganarelle est l'un d'eux, ivrogne – c'est dans le texte – et n'hésitant pas à sniffer – un choix de jeu qui reste logique avec le déroulement de l'action. Les propos tenus par sa femme pourraient être ceux d'une Messaline de bas étage – sans avoir besoin pour autant d'être une (...) - <a href="http://www.holybuzz.com/-Apres-la-mort-.html" rel="directory">Après la mort ?</a> <div class='rss_texte'><p class="spip"><strong class="spip">« Le Médecin malgré lui, Los Angeles 1990 »</strong>) [<a href="http://www.holybuzz.com/#nb1-1" name="nh1-1" id="nh1-1" class="spip_note" title='[1] « Le Médecin malgré lui, Los Angeles 1990 », texte intégral de Molière. (...)' >1</a>] qui se donne jusqu'au 24 août au Lucernaire est bien le texte de Molière. La pièce commence par la réunion d'une bande de clochards au milieu de sacs en plastique devant un brasero. Sganarelle est l'un d'eux, ivrogne – c'est dans le texte – et n'hésitant pas à sniffer – un choix de jeu qui reste logique avec le déroulement de l'action. Les propos tenus par sa femme pourraient être ceux d'une Messaline de bas étage – sans avoir besoin pour autant d'être une « grosse tripière » [<a href="http://www.holybuzz.com/#nb1-2" name="nh1-2" id="nh1-2" class="spip_note" title='[2] « Tripière, grosse tripière », in « Espèce de savon à culotte et autres (...)' >2</a>], comme disaient les contemporains de Poquelin – et c'est donc ainsi qu'on la voit sur scène.</p> <p class="spip"><strong class="spip">C</strong>e n'est pas tout. La pièce est bourrée d'allusions contemporaines. Sganarelle arrive habillé comme un joueur des Lakers (ce qui correspond, pour une des couleurs au moins mentionnées, au texte de Molière) sur la musique d'« Urgences » ; enchaîné et sur le point d'être pendu, il est vêtu de l'uniforme des prisonniers de Guantanamo ; lorsqu'il l'enlève on pense à « Scarface ». Jacqueline, nourrice chez Géronte, pourrait jouer dans un Almodovar. Son mari Lucas, à l'accent espagnol aussi prononcé qu'elle, évoque un des inspecteurs de la série « Dexter ». Géronte fait penser, lorsqu'il met un chapeau de cow-boy, à « Dallas » tandis qu'un portrait de John Wayne occupe le mur du fond.</p> <p class="spip"><strong class="spip">P</strong>ourquoi ces références à la société états-unienne uniquement ? C'est, expliquent les deux metteurs en scène, que cette dernière fait désormais partie de l'imaginaire collectif et se prête particulièrement bien au style de la farce, qui est celui de cette pièce. Car ici, nul débat de société comme dans « Tartuffe » ou « Les Précieuses ridicules » ! On reste proche de la farce moyenâgeuse avec ses situations grotesques, ses allusions grivoises et ses quiproquos.</p> <p class="spip"><strong class="spip">U</strong>ne des deux libertés prises avec le texte de Molière – l'autre consistant en des traductions d'une réplique de Sganarelle en anglais ou d'une tirade de Jacqueline en espagnol – a justement trait à une de ces situations : au lieu de « coups de bâton », Sganarelle est agressé à l'aide d'un poing électrique.</p> <p class="spip"><strong class="spip">C</strong>e qui est admirable dans cette pièce, c'est qu'à travers une fidélité littérale au texte, on aboutisse à une représentation complètement crédible. La chose n'est pas automatique : combien de spectacles qui ne sont que les fantasmes d'un metteur en scène se réappropriant sans vergogne ni respect de l'intention de l'auteur un texte auquel il n'a voulu comprendre que ce qui l'arrange ! Ici, on est aux antipodes de ce genre de trahison. Et, au surplus, c'est très bien joué : on croit à chacun des personnages dès la première minute. On comprend dès lors que « Le Médecin malgré lui, Los Angeles 1990 » ait rencontré le succès non seulement au festival off d'Avignon de 2010 à 3012 mais aussi au cours de ses tournées, jusqu'à Casablanca.</p> <p class="spip"><i class="spip"> <strong class="spip">Pierre FRANCOIS</strong> </i></p></div> <hr /> <div class='rss_notes'><p class="spip_note">[<a href="http://www.holybuzz.com/#nh1-1" name="nb1-1" class="spip_note" title="info notes 1-1">1</a>] « Le Médecin malgré lui, Los Angeles 1990 », texte intégral de Molière. Avec Augustin de Monts ou Florent Chesne, Sophie Staub ou Amandine Gaymard, Aurélien Rondeau ou Hugo Horsin, Michael Cohen, Sébastien Faglain, Lydia Besson, Jérôme Rodriguez. Mise en scène Aurélien Rondeau et Quentin Paulhiac. Du mardi au samedi à 18 h 30 au Lucernaire, 53, rue Notre-Dame-des-Champs, Paris 6e, tél. : 01 45 44 57 34.</p> <p class="spip_note">[<a href="http://www.holybuzz.com/#nh1-2" name="nb1-2" class="spip_note" title="info notes 1-2">2</a>] « Tripière, grosse tripière », in « Espèce de savon à culotte et autres injures d'antan » de Catherine Guennec, collection Points : « grosse dondon salement nibardée, femme généreuse « à volumineux appas ». Expression attestée dans un courrier du Marquis de Saint-Maurice en 1672 (Le comte de Lauzun aurait été emprisonné pour en avoir qualifié la Montespan, ce qui selon l'auteur de la lettre est d'ailleurs exagéré).</p></div> Théâtre : Vagabonds des mers http://www.holybuzz.com/Theatre-Vagabonds-des-mers.html http://www.holybuzz.com/Theatre-Vagabonds-des-mers.html 2013-04-17T17:15:11Z text/html fr Pierre François Après la mort ? « Vagabonds des mers, un conte musical fantastique » est un spectacle surprenant, inclassable et habité. Il dit être un cabaret expressionniste qui s'apparente à la famille du « réalisme merveilleux », et c'est bien le cas. <br />On est en un lieu indéterminé, a priori la taverne d'un port, et un piano fait entendre un air méditatif. Alternativement, un récitant raconte une histoire de mer, avec d'emblée une dimension de mystère. De dialogue alternatif au début, les expressions orales et musicales se fondent (...) - <a href="http://www.holybuzz.com/-Apres-la-mort-.html" rel="directory">Après la mort ?</a> <div class='rss_texte'><p class="spip"><strong class="spip">« Vagabonds des mers, un conte musical fantastique » [<a href="http://www.holybuzz.com/#nb2-1" name="nh2-1" id="nh2-1" class="spip_note" title='[1] « Vagabonds des mers, un conte musical fantastique », de et avec Yanowski (...)' >1</a>] est un spectacle surprenant</strong>, inclassable et habité. Il dit être un cabaret expressionniste qui s'apparente à la famille du « réalisme merveilleux », et c'est bien le cas [<a href="http://www.holybuzz.com/#nb2-2" name="nh2-2" id="nh2-2" class="spip_note" title='[2] Dans le « réalisme merveilleux », le récit suit une trame réaliste teintée (...)' >2</a>].</p> <p class="spip"><strong class="spip">O</strong>n est en un lieu indéterminé, a priori la taverne d'un port, et un piano fait entendre un air méditatif. Alternativement, un récitant raconte une histoire de mer, avec d'emblée une dimension de mystère. De dialogue alternatif au début, les expressions orales et musicales se fondent petit à petit en canon, sans néanmoins qu'aucune des deux ne gêne l'écoute de l'autre. Et la méditation devient de plus en plus vivante, heurtée souvent par les événements qui surviennent au malheureux capitaine.</p> <p class="spip"><strong class="spip">D</strong>e la même façon, les rôles du pianiste et du conteur – car il s'agit bien d'un conte qui nous est livré, avec le suspense et les étonnements que comporte toujours de genre de texte – deviennent de moins en moins tranchés. Si le comédien livre toujours une dimension grave et le musicien son pendant comique, ils communiquent de plus en plus – le pianiste se mettant à donner la réplique au conteur qui devient chanteur – et entretiennent l'unité de l'atmosphère créée. Les péripéties du récit sont soulignées par les effets de lumière et de brume, mais sans excès : on n'est pas dans l'illustratif mais bien dans un allusif qui fait ressentir les mouvements intérieurs du héros, et même les pantomimes extraordinaires du récitant procèdent de cette logique. Bref, on est emmené ailleurs, dans un monde mystérieux et symbolique où le temps se replie sur lui même, c'est un pur délice pour tous ceux qui ont la fibre poétique.</p> <p class="spip"><i class="spip"> <strong class="spip">Pierre FRANCOIS</strong> </i></p></div> <hr /> <div class='rss_notes'><p class="spip_note">[<a href="http://www.holybuzz.com/#nh2-1" name="nb2-1" class="spip_note" title="info notes 2-1">1</a>] « Vagabonds des mers, un conte musical fantastique », de et avec Yanowski et Fred Parker, mis en scène par Sarkis Tcheumlekdjian. Du mardi au samedi à 19 heures au Théâtre Michel, 38, rue des Mathurins, Paris 8e, métro Havre-Caumartin, Rer Auber, tél. : 01 42 65 35 02.</p> <p class="spip_note">[<a href="http://www.holybuzz.com/#nh2-2" name="nb2-2" class="spip_note" title="info notes 2-2">2</a>] Dans le « réalisme merveilleux », le récit suit une trame réaliste teintée par l'émerveillement de l'auteur. C'est par exemple le cas de<i class="spip"> La Trilogie de Pan</i>, de Giono. Il est à distinguer du « réalisme magique » dans lequel des événements ludiques impossibles se glissent dans une trame tout aussi réaliste sans que le narrateur en soit gêné, comme dans <i class="spip">Le Passe-Muraille</i>, par exemple.</p></div> Théâtre : Pierre et Mohamed http://www.holybuzz.com/Theatre-Pierre-et-Mohamed.html http://www.holybuzz.com/Theatre-Pierre-et-Mohamed.html 2013-04-05T16:22:30Z text/html fr Pierre François Après la mort ? À la crypte Saint-Sulpice, la magnifique pièce « Pierre et Mohamed » reprend aux mêmes horaires que lors de sa création : du jeudi au samedi à 12 h 30. Et, comme lors de la première saison, le spectacle continue à faire salle comble malgré l'heure peu pratique ! <br />Il avait déjà le haut patronage du Conseil Pontifical pour la Culture. Désormais, après que Mgr Tauran l'ait vu à Saint Louis des Français, il a aussi celui du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux. <br />On ne saurait dire combien cette pièce (...) - <a href="http://www.holybuzz.com/-Apres-la-mort-.html" rel="directory">Après la mort ?</a> <div class='rss_texte'><p class="spip"><strong class="spip">À la crypte Saint-Sulpice</strong>, la magnifique pièce « Pierre et Mohamed » [<a href="http://www.holybuzz.com/#nb3-1" name="nh3-1" id="nh3-1" class="spip_note" title='[1] « Pierre et Mohamed, Algérie, 1er août 1996 », par Frère Adrien Candiard. (...)' >1</a>] reprend aux mêmes horaires que lors de sa création : du jeudi au samedi à 12 h 30. Et, comme lors de la première saison, le spectacle continue à faire salle comble malgré l'heure peu pratique !</p> <p class="spip"><strong class="spip">I</strong>l avait déjà le haut patronage du Conseil Pontifical pour la Culture. Désormais, après que Mgr Tauran l'ait vu à Saint Louis des Français, il a aussi celui du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux.</p> <p class="spip"><strong class="spip">O</strong>n ne saurait dire combien cette pièce est émouvante autant que forte, sans doute à cause de la tolérance et de la vérité qui l'animent. En effet, cette évocation des derniers mois de la vie de Mgr Pierre Claverie, évêque d'Oran, et de son chauffeur, Mohamed Bouchikhi, prend ses sources dans le journal même que ce dernier tenait ainsi que dans les sermons et interventions radiophoniques que le premier donnait à ce moment.</p> <p class="spip"><i class="spip"> <strong class="spip">Pierre FRANCOIS</strong> </i></p></div> <hr /> <div class='rss_notes'><p class="spip_note">[<a href="http://www.holybuzz.com/#nh3-1" name="nb3-1" class="spip_note" title="info notes 3-1">1</a>] « Pierre et Mohamed, Algérie, 1er août 1996 », par Frère Adrien Candiard. Avec Jean-Batiste Germain (comédien) et Francesco Agnello (musique, mise en scène). Du jeudi au samedi à 12 h 30 jusqu'au 29 juin à la Crypte Saint-Sulpice, 33, rue Saint Sulpice, 75006, Paris, tél. : 06 64 64 01 51.</p></div> Théâtre : Only connect http://www.holybuzz.com/Theatre-Only-connect.html http://www.holybuzz.com/Theatre-Only-connect.html 2013-02-16T23:52:14Z text/html fr Pierre François Après la mort ? Le monde des relations virtuelles est souvent exploré de façon superficielle. Ici, c'est à une vraie leçon de choses que l'auteur et metteur en scène nous convoque, n'omettant aucune des hypothèses qui conduisent sur les sites de rencontre et rendant parfaitement compte des raisons psychologiques qui y mènent. On passe sans cesse du tragique absolu masculin au rire léger féminin, avec autant de vérité et de complicité dans les deux cas. <br />En effet, « Only connect » est une pièce moderne, réaliste et (...) - <a href="http://www.holybuzz.com/-Apres-la-mort-.html" rel="directory">Après la mort ?</a> <div class='rss_texte'><p class="spip"><strong class="spip">Le monde des relations virtuelles</strong> est souvent exploré de façon superficielle. Ici, c'est à une vraie leçon de choses que l'auteur et metteur en scène nous convoque, n'omettant aucune des hypothèses qui conduisent sur les sites de rencontre et rendant parfaitement compte des raisons psychologiques qui y mènent. On passe sans cesse du tragique absolu masculin au rire léger féminin, avec autant de vérité et de complicité dans les deux cas.</p> <p class="spip"><strong class="spip">En effet</strong>, « Only connect » [<a href="http://www.holybuzz.com/#nb4-1" name="nh4-1" id="nh4-1" class="spip_note" title='[1] « Only connect » et et mis en scène par Mitch Hooper. Avec Daniel (...)' >1</a>] est une pièce moderne, réaliste et très bien jouée. Elle aborde le genre, difficile à mettre en scène, des relations virtuelles via les sites de rencontre et les messageries téléphoniques. Le metteur en scène s'en tire très bien, qui a installé un écran géant au fond de la scène, sur lequel apparaissent les différents sites sur lesquels les personnages sont connectés, éventuellement en même temps qu'ils discutent avec un client, une épouse légitime ou une rencontre. Seul un des personnages utilise l'ordinateur pour être explicitement seul – les autres le sont aussi mais se le cachent derrière une apparence de communication – et tenter d'écrire un texte littéraire à partir de ses expériences amoureuses.</p> <p class="spip"><strong class="spip">L</strong>e décor, disposé de façon quasi symétrique et avec un lit conjugal au centre de la scène, est parlant à lui seul : le but central de ces conversations est la rencontre horizontale et il existe une égalité parfaite entre hommes et femmes, les uns racontant le plus souvent aux autres ce qu'elles ont envie d'entendre, les autres profitant de la loi de l'offre et de la demande de contacts.</p> <p class="spip"><strong class="spip">L</strong>a pièce met bien en évidence le fait que les relations par internet sont la plupart du temps des relations de névrose nue à orgueil blessé, sans qu'aucune urbanité ne vienne tempérer ces sentiments à vif. Cela n'empêche pas les personnes d'être généreuses (« – J'ai fait une nouvelle rencontre – Je suis contente pour toi ») en même temps que chacune devient esclave de son ego, peu important la perspective que l'autre inspire en complément du plaisir physique et de la jalousie.</p> <p class="spip"><strong class="spip">O</strong>n en vient, pour éprouver le sentiment de se sentir exister, à basculer dans l'histoire qu'on se raconte (« J'ai vu que je ne lui suis pas indifférente, même s'il est très discret », alors que l'autre est en pleine séparation et bilan, complètement centré sur celle qui est partie) ou un mode d'expression hyper sexuel qui permet de satisfaire son refus d'engagement mais sans trouver d'équilibre pour autant. Il y a aussi l'hypothèse plus classique de la femme qui a voulu aider et a de ce fait transmis ses anxiétés à un mari qui ne demandait que cela pour trouver un prétexte à la séparation. Très bien vu aussi, le message téléphonique qui commence par « je crois que je t'aime... » et devient une fois qu'on ouvre complètement la fenêtre du message « mais je me rends compte que je ne peux pas t'offrir ce dont tu as besoin ». Évidemment, le récipiendaire a rompu avec sa femme dès qu'il a lu le début du message, avant d'en lire la suite. Peu importe d'ailleurs puisqu'il est dans cette logique masculine d'échec qui avait déjà été bien montrée par Tchekhov dans Platonov. Les autres personnages masculins sont dans le rêve d'un amour perdu ou, au contraire, la jouissance immédiate de la femme-kleenex que l'on possède (de préférence deux à la fois pour assurer ses arrières) tout en réclamant d'elle une exclusivité.</p> <p class="spip"><strong class="spip">O</strong>n le voit, personne n'est épargné par ces portraits psychologiquement crus. Tous ceux qui ont pratiqué les relations virtuelles s'y reconnaîtront, mais sentiront aussi combien ces description sont tendres, car on sent bien que l'auteur et metteur en scène n'oublie jamais que les personnes qu'il décrit sont la plupart du temps en souffrance et toutes profondément humaines, même quand elles ont basculé dans un mode de survie sentimentale à défaut de qualité de vie.</p> <p class="spip"><strong class="spip">O</strong>n reste enfin confondu par la façon dont les comédiens parviennent à jouer devant leur écran d'ordinateur les sentiments que leur inspirent la lecture des messages apparaissant sur le fond de scène. Le seul problème pour le spectateur étant de devoir trop souvent choisir entre la lecture du message reçu et la vision du jeu des comédiens, car le rythme est sans faiblesse. Une très belle pièce, tendre et réaliste.</p> <p class="spip"><i class="spip"> <strong class="spip">Pierre François</strong> </i></p></div> <hr /> <div class='rss_notes'><p class="spip_note">[<a href="http://www.holybuzz.com/#nh4-1" name="nb4-1" class="spip_note" title="info notes 4-1">1</a>] « Only connect » et et mis en scène par Mitch Hooper. Avec Daniel Berlioux, Anatole de Bodinat, Jade Duviquet, Didier Mérigou, Gaël Rebel, Sophie Vonlanthen. Du mercredi au samedi à 21 h 30 et le dimanche à 17 h 30 du 20 mars au 28 avril au Vingtieme Théâtre, 7, Rue des Plâtrières, Paris XXe, tél. : 01 48 65 97 90.</p></div> Livre : Moi, Manon, bipolaire http://www.holybuzz.com/Livre-Moi-Manon-bipolaire.html http://www.holybuzz.com/Livre-Moi-Manon-bipolaire.html 2012-11-15T16:10:48Z text/html fr Pierre François Belles âmes « Moi, Manon, bipolaire » est un livre de témoignage étonnant. Si le titre interpelle, le communiqué de presse, qui évoque une guérison par une expérience de Dieu en lieu et place de médicaments, inquiète. Aurait-on affaire à un illuminisme quelconque qui prônerait de laisser le ciel nous aider sans retrousser nos manches ni utiliser les ressources de la science ? <br />La lecture du livre est une agréable surprise. Certes, parfois l'auteure se laisse aller à des propos médicaux de spécialiste – « Le médecin (...) - <a href="http://www.holybuzz.com/-Belles-ames-.html" rel="directory">Belles âmes</a> <div class='rss_texte'><p class="spip"><strong class="spip">« Moi, Manon, bipolaire » [<a href="http://www.holybuzz.com/#nb5-1" name="nh5-1" id="nh5-1" class="spip_note" title='[1] « Moi, Manon, bipolaire, de l&#39;enfer à mon chemin de liberté », de Manon (...)' >1</a>] est un livre de témoignage étonnant</strong>. Si le titre interpelle, le communiqué de presse, qui évoque une guérison par une expérience de Dieu en lieu et place de médicaments, inquiète. Aurait-on affaire à un illuminisme quelconque qui prônerait de laisser le ciel nous aider sans retrousser nos manches ni utiliser les ressources de la science ?</p> <p class="spip"><strong class="spip">L</strong>a lecture du livre est une agréable surprise. Certes, parfois l'auteure se laisse aller à des propos médicaux de spécialiste – « Le médecin m'a prescrit un nouveau thymorégulateur mais je ne vais pas le prendre, comme tous les autres régulateurs de l'humeur, dont certains me font m'empiffrer comme une ogresse ! Je suis intriguée de juguler l'hypomanie par la relaxation et autres thérapies douces. Je suis amusée par mes remèdes atypiques : saxophone, danse de société, massages, lecture de la Bible, écoute de chants de louange, etc. De plus, afin de me débarrasser de la boulimie, je me détends, je m'auto-masse, je danse toute seule chez moi, je joue du saxophone, même à la muette, au milieu de la nuit ! Victoire : j'ai évité de m'auto-détruire par une régurgitation déminéralisante ! » – mais cela passe très bien dans la mesure où elle parvient à toujours faire sentir qu'elle ne témoigne que de sa vie et n'a aucune prétention à offrir de recette universelle.</p> <p class="spip"><strong class="spip">E</strong>lle va jusqu'à écrire : « Je ne suis pas médecin. Je leur ai certes tenu tête, voire les ai franchement intrigués. Cependant, je les respecte infiniment et ne veux d'aucune façon les heurter. Je vous conseille donc vivement d'écouter votre psychiatre, que vous soyez névrosé voire psychotique, et surtout de continuer à prendre rigoureusement votre traitement car chaque cas est vraiment particulier ! ».</p> <p class="spip"><strong class="spip">L</strong>e livre se laisse lire d'autant plus facilement que le style est léger. Ce n'est peut-être pas du Victor Hugo mais il y a là un mélange de franchise sans exhibitionnisme et d'optimisme qui ne cache aucune des difficultés rencontrées. Ce qui a pour résultat d'insuffler du courage à ceux qui se dévalorisent.</p> <p class="spip"><strong class="spip">L</strong>a partie proprement spirituelle du livre – qui est précédée de petits cailloux blancs semés dans les chapitres précédents par ce petit Poucet de la grande maladie – est annoncée non sans malice : « Allergiques à Dieu, ne lisez pas la suite ! ».</p> <p class="spip"><strong class="spip">E</strong>lle y relate en effet plusieurs épisodes qui, en toute rigueur, auraient du mettre un terme à sa vie, et ce depuis l'enfance. Les sceptiques auront beau jeu de dire que le souvenir réécrit l'histoire ou que la peur fait croire à des issues fatales là où les lois de la physique ne mènent à rien de dangereux, il n'empêche que ces épisodes ont aussi pour résultat concret un bonheur provoqué par la gratitude envers notre Créateur. S'il préfèrent leur « réalisme » triste à ce réalisme total, cela les regarde mais ils ne parviendront pas à rider le sentiment de paix que provoque ce livre chez le lecteur.</p> <p class="spip"><strong class="spip"> <i class="spip">Pierre FRANCOIS</i> </strong></p></div> <hr /> <div class='rss_notes'><p class="spip_note">[<a href="http://www.holybuzz.com/#nh5-1" name="nb5-1" class="spip_note" title="info notes 5-1">1</a>] « Moi, Manon, bipolaire, de l'enfer à mon chemin de liberté », de Manon Corvoisier. Préface de Christian Gay, psychiatre. Editions Salvator, 190 pages, 19,80 €, ISBN : 978-2-7067-0872-5.</p></div> Théâtre : Vite, rien ne presse, par Vincent Roca http://www.holybuzz.com/Theatre-Vite-rien-ne-presse-par.html http://www.holybuzz.com/Theatre-Vite-rien-ne-presse-par.html 2012-11-14T19:04:54Z text/html fr Pierre François Après la mort ? Vincent Roca, ce saigneur des maux, fait partie des trop rares maîtres es français qui provoquent le rire en même temps que la jouissance intellectuelle. <br />« Vite, rien ne presse », de et par Vincent Roca, fait partie de ces spectacles aussi fins que drôles. Il y a à la fois du Pierre Dac et du Raymond Devos – il a d'ailleurs obtenu le grand prix Raymond Devos de la langue française en 2011, et joué, en 2002, en présence du grand humoriste, dans le spectacle de clôture du Festival Les Devos de l'humour (...) - <a href="http://www.holybuzz.com/-Apres-la-mort-.html" rel="directory">Après la mort ?</a> <div class='rss_texte'><p class="spip"><strong class="spip">Vincent Roca, ce saigneur des maux</strong>, fait partie des trop rares maîtres es français qui provoquent le rire en même temps que la jouissance intellectuelle.</p> <p class="spip">« <strong class="spip">V</strong>ite, rien ne presse », de et par Vincent Roca, fait partie de ces spectacles aussi fins que drôles. Il y a à la fois du Pierre Dac et du Raymond Devos – il a d'ailleurs obtenu le grand prix Raymond Devos de la langue française en 2011, et joué, en 2002, en présence du grand humoriste, dans le spectacle de clôture du Festival Les Devos de l'humour à Monnaie – dans les phrases ciselées de cet auteur aussi fin que talentueux.</p> <p class="spip"><strong class="spip">S</strong>a maîtrise de notre langue est exceptionnelle. C'est simple : il y a tant de jeux de mots dans chacune de ses pensées qu'on se dit qu'il faudrait revenir trois fois à son solo pour tous les identifier et, lorsqu'on a le texte en main, on en découvre encore d'autres !</p> <p class="spip"><strong class="spip">L</strong>e début du spectacle installe une ambiance étrange, instable et agréable. C'est l'écrin idéal pour mettre en valeur les maximes saisissantes de l'auteur-interprète. Lequel les répartit en dix-sept sketches successifs, qui s'enchainent sans peine.</p> <p class="spip"><strong class="spip">R</strong>ien ne lui fait peur, ni le jeu (« Un jour, Ravel, le grand musicien, régurgita ses champignons, des bolets, dans un formidable rot musicalement très riche »), ni la saillie (« Le silence après Mozart, c'est encore du Mozart. Le silence après Clayderman, c'est de l'assistance à personne en danger ! Quand AZF a explosé, cela a fait un très grand bruit. Quand on a demandé au propriétaire de l'usine de s'expliquer, cela a fait un très grand silence : un silence Total »), ni le détournement d'un mot pour le plaisir de jouer avec une vraie ou quasi homonymie (« calandre grecque, jantes demoiselles... »), ni l'invention d'un autre pour le plaisir de l'assonance ou de l'allitération (« [Jeanne d'Arc] entendit des vocifères débridés, enfourcha son mammifère équidé, bouta les pestifères ongulés hors de l'hémisphère francidé... »). Il pastiche même à deux reprises – et avec un succès certain – le <i class="spip">Pater</i>. Une première fois sur le thème de la kinésithérapie (« Notre kiné qui êtes osseux, que nos articulations soient certifiées... ») et la seconde sur celui de l'internet (« Notre très haut débit qui est dans l'air, que ta grande vitesse soit sanctifiée... »). Signe de talent : quel que soit le sujet d'amusement – politique, religieux, sociétal... – il sait toujours faire rire sans jamais brocarder.</p> <p class="spip"><strong class="spip">E</strong>nfin, en démocrate, il distribue ses bons mots aussi bien à Paris (chaque dimanche jusqu'à fin décembre) qu'en régions (le reste de la semaine [<a href="http://www.holybuzz.com/#nb6-1" name="nh6-1" id="nh6-1" class="spip_note" title='[1] « Vite, rien ne presse », de et par Vincent Roca, mis en scène par Gil (...)' >1</a>]).</p> <p class="spip"><strong class="spip"> <i class="spip">Pierre FRANCOIS</i> </strong></p></div> <hr /> <div class='rss_notes'><p class="spip_note">[<a href="http://www.holybuzz.com/#nh6-1" name="nb6-1" class="spip_note" title="info notes 6-1">1</a>] « Vite, rien ne presse », de et par Vincent Roca, mis en scène par Gil Galliot. Tous les dimanches à 17 h 30 jusqu'au 30 décembre au théâtre du Petit Hébertot, Paris (Tél. : 01 42 93 13 04). Le 7 février à L'Echiquier (Pouzauges), le 13 février à l'Espace Michel Simon (Noisy-le-grand), le 23 février à la salle des fêtes (Trelon), le 23 mars à la MJC théâtre (Colombes), le 18 avril à Cesson-Sévigné.</p></div> Théâtre musical : Ourra http://www.holybuzz.com/Nouvel-article,360.html http://www.holybuzz.com/Nouvel-article,360.html 2012-02-01T10:12:50Z text/html fr Pierre François Après la mort ? « Ourra » en est à sa deuxième saison. Ce spectacle musical reprend le texte des Actes des apôtres, souvent à la lettre près. Au début de la représentation le chœur paraît un peu statique tandis que le récitant ou un autre personnage capte l'attention. Mais, rapidement, le spectacle trouve son rythme et ses marques. Il est clairement didactique, mais qui s'en plaindrait ? Le public ne vient-il pas là, dans sa grande majorité, pour entendre un message déjà connu mais qu'il veut se remémorer, retrouver (...) - <a href="http://www.holybuzz.com/-Apres-la-mort-.html" rel="directory">Après la mort ?</a> <div class='rss_texte'><p class="spip"><strong class="spip">« Ourra » [<a href="http://www.holybuzz.com/#nb7-1" name="nh7-1" id="nh7-1" class="spip_note" title='[1] « Ourra, le chemin des premiers apôtres », spectacle musical écrit et (...)' >1</a>] en est à sa deuxième saison</strong>. Ce spectacle musical reprend le texte des Actes des apôtres, souvent à la lettre près. Au début de la représentation le chœur paraît un peu statique tandis que le récitant ou un autre personnage capte l'attention. Mais, rapidement, le spectacle trouve son rythme et ses marques. Il est clairement didactique, mais qui s'en plaindrait ? Le public ne vient-il pas là, dans sa grande majorité, pour entendre un message déjà connu mais qu'il veut se remémorer, retrouver présenté sous un angle un peu différent ? Un peu seulement, car la mise en scène nous montre des personnages vêtus comme à l'époque : il y a très peu d'interprétation et beaucoup d'illustration. Sans effets spéciaux ni grandiloquence, en particulier en ce qui concerne les miracles. Les lumières, par contre, sont régulièrement mises à contribution pour accentuer une ambiance. L'accent n'est pas mis sur le merveilleux, mais plutôt sur la vie quotidiennes d'une Église naissante, avec son lot d'hésitations, de difficultés, de rouerie parfois (le couple d'Ananie et Saphire). Il n'y a pas de héros, seulement des croyants qui cherchent à comprendre, et parfois commencent par se tromper jusqu'à l'intervention du Saint-Esprit : le disciple Ananie à Damas devant accueillir Paul, Pierre face à son songe jusqu'à ce qu'il rencontre Corneille, etc.</p> <p class="spip"><strong class="spip">A</strong>u rang des trouvailles, la plus frappante est sans doute de donner au Saint-Esprit la forme d'un jardinier qui arrose et entretient des plantes, lesquelles poussent librement, et d'en faire le récitant du spectacle. Ainsi est manifesté de façon claire le fait que l'Église est née accompagnée du souffle de l'Esprit. À noter aussi, le chant du « blues du pharisien » (il y a là une erreur assumée : le grand prêtre, qui le chante, n'était pas pharisien mais sadducéen), qui montre les limites qu'il perçoit quant à son rôle, la conscience qu'il a de son ignorance et son goût pour le pouvoir.</p> <p class="spip"><strong class="spip">L</strong>es transitions sont bien trouvées, qui ne se cantonnent pas à mettre bout à bout des épisodes mais aussi à remplir les blancs de façon intelligente et fidèle. Ainsi l'évolution de l'attitude de Saul de Tarse est-elle mise en lumière par un monologue dans lequel il dit son état d'esprit, après le martyre d'Étienne, au cours duquel il reste silencieux : les faits sont respectés et ce qui est dit sous la forme d'un récit dans les Actes est là transformé en plan de campagne soliloqué et en visite (dialoguée) aux autorités pour obtenir ses recommandations auprès des synagogues.</p> <p class="spip"><strong class="spip">C</strong>omme dans tout bon spectacle, une clef est donnée à la fin, pour permettre de bien la mémoriser : « Le cœur du mystère chrétien, c'est la croix ».</p> <h3 class="spip"> La force de la Parole</h3> <p class="spip"><strong class="spip">D</strong>es mélodies qui ressemblent beaucoup à celles de nos assemblées, un texte qui peut paraître littéraire à force d'être littéralement cité (« Sachez ceci et prêtez attention à mes paroles... », « De l'or ou d l'argent, je n'en ai pas, mais ce que j'ai je te le donne : au nom de Jésus-Christ, lève-toi et marche »...) : ce spectacle a-t-il simplement pour objet de confirmer les pratiquants dans leur foi ou bien est-il missionnaire ?</p> <p class="spip"><strong class="spip">À</strong> entendre les témoignages des comédiens qui ont vu telle salle ne comportant que peu de chrétiens applaudir à tout rompre ou telle belle-mère athée y venir, puis y revenir avec une amie, il faut constater avec eux la force de la Parole (et la justesse de l'intuition de l'auteur). Ce fait est d'ailleurs à la source de l'attitude des Gédéons, ces protestants qui distribuent des Bibles dans les hôtels, prisons, hôpitaux... en faisant une confiance entière au texte révélé pour toucher les cœurs. Tant mieux, alors, et que notre christianisme soit décomplexé.</p> <p class="spip"><strong class="spip">Pierre FRANCOIS</strong></p></div> <hr /> <div class='rss_notes'><p class="spip_note">[<a href="http://www.holybuzz.com/#nh7-1" name="nb7-1" class="spip_note" title="info notes 7-1">1</a>] « Ourra, le chemin des premiers apôtres », spectacle musical écrit et réalisé par Eric Libault. Mise en scène : Bénédicte Bailby, Jean-Philippe Bourrois. Arrangements, orchestrations, musiques instrumentales : Thierry Malet. Bande son : The city of Prague philarmonic orchestra. Programmation provisoire : le 11 mars à l'Olympia, le 12 mai au Palais des Congrès d'Issy les Moulineaux. www.ourra.net.</p></div> Théâtre : Antigone (Sophocle) http://www.holybuzz.com/Nouvel-article,359.html http://www.holybuzz.com/Nouvel-article,359.html 2012-01-31T11:38:48Z text/html fr Pierre François Après la mort ? L'« Antigone » de Sophocle qui se donne au Vingtième théâtre du 28 mars au 6 mai est un spectacle qui veut servir Sophocle en le serrant au plus près. Mais sans archéologie théâtrale pour autant : les comédiens, qui n'ont ni masque ni cothurne, s'expriment dans un style évoquant le romantisme tandis que les chœurs chantent sur des mélodies contemporaines (ce qui est inévitable puisqu'aucune musique de l'époque ne nous est parvenue). <br />Au lever de rideau, ce qui frappe d'emblée est cette atmosphère irréelle, (...) - <a href="http://www.holybuzz.com/-Apres-la-mort-.html" rel="directory">Après la mort ?</a> <div class='rss_texte'><p class="spip"><strong class="spip">L'« Antigone » de Sophocle</strong> [<a href="http://www.holybuzz.com/#nb8-1" name="nh8-1" id="nh8-1" class="spip_note" title='[1] « Antigone », de Sophocle, trad. J. et M. Bollack. Avec : Alain Macé, (...)' >1</a>] qui se donne au Vingtième théâtre du 28 mars au 6 mai est un spectacle qui veut servir Sophocle en le serrant au plus près. Mais sans archéologie théâtrale pour autant : les comédiens, qui n'ont ni masque ni cothurne, s'expriment dans un style évoquant le romantisme tandis que les chœurs chantent sur des mélodies contemporaines (ce qui est inévitable puisqu'aucune musique de l'époque ne nous est parvenue).</p> <p class="spip"><strong class="spip">A</strong>u lever de rideau, ce qui frappe d'emblée est cette atmosphère irréelle, au-delà de toute humanité, faite d'un tronc d'arbre décharné et de plans inclinés aussi mystérieux qu'inquiétants. C'est Antigone qui vient aussitôt donner chair à ce désert, par la lamentation qu'elle veut faire partager à sa sœur.</p> <p class="spip"><strong class="spip">D</strong>ire que décor et éclairages sont très bons est en dessous de la réalité : sobre et précis, ils construisent autant que la mise en scène et le jeu l'ambiance de la pièce. Cette dernière (et le talent de son interprète !) fait bien sentir que si le titre n'évoque que la figure féminine, il est bien question de la tragédie de Créon autant que de celle d'Antigone. On découvre d'ailleurs au fil des répliques que Sophocle ne prend parti pour personne, mais condamne l'outrance des deux. Créon a dépassé la mesure en édictant une loi qui voulait se substituer à la divine et Antigone – étymologiquement : à la place d'une fille – en refusant sa mission de femme et de mère (image de la femme qui n'est pas propre à l'Antiquité grecque : cf. les relations entre Sarah et Hagar, l'histoire de Tamar ou les recherches en matière de fivette).</p> <p class="spip"><strong class="spip">L</strong>'un comme l'autre expriment le nœud de la tragédie dans cette scène où Créon, plus grand et plus haut placé qu'Antigone chancelle sous les propos assurés de cette dernière : la parole pleine de conviction est plus forte que la loi, fût elle assortie de sanction.</p> <p class="spip"><strong class="spip">I</strong>l ne s'agit pas de tirer la couverture à soi, mais dans la mesure où Sophocle lui-même donne une réelle importance à la question religieuse, il n'est pas incongru – toutes choses étant égales par ailleurs – de penser à Pilate en voyant Créon. Deux points seulement peuvent dérouter, qui ont tous deux trait au respect du théâtre antique.</p> <p class="spip"><strong class="spip">D</strong>'une part, on est surpris, en lever de rideau, de s'apercevoir que la sœur d'Antigone est jouée par un homme. Plus tard, quand c'est au tour de l'interprète d'Antigone, déjà morte, de jouer les personnages du devin ou de la femme de Créon, la chose ne gêne plus : on a eu le temps de s'apercevoir qu'il ne s'agissait pas d'un parti pris destiné à déstabiliser le spectateur mais simplement du respect d'une règle de l'époque, à savoir que tous les personnages étaient interprétés par des hommes (ce qui perdura jusqu'à notre Moyen-Âge).</p> <p class="spip"><strong class="spip">D</strong>'autre part, le texte des chants n'était pas toujours compréhensible. Mais, hormis le fait que certains passages soeient en grec, l'option a été de faire remplir par le choeur (féminin, seule entorse à la règle antique) le rôle de ceux qui savent – en cultivant l'ambiguité – rester quelles que soient les vissicitudes atteignant les sphères du pouvoir. Par contre, la place de la musique (toujours le respect de la façon antique de jouer) est parfaitement mesurée : mise en valeur lors de chœurs, discrète et se limitant à un rythme entretenant une atmosphère le reste du temps.</p> <p class="spip"><strong class="spip">D</strong>e ce point de vue, le metteur en scène gagne son pari lorsqu'il dit dans sa note d'intention qu'il veut, grâce à la place restituée à la musique, faire de cette œuvre un « lamento universel » ou quand il cherche à susciter « une autre forme d'écoute, plus poétique, méditative et contemplative ».</p> <p class="spip"><strong class="spip">E</strong>nfin, alors que le rythme de la pièce est lent – mais régulier et sans faiblesse – on ne voit pas le temps passer, ce qui est un critère...</p> <p class="spip"><strong class="spip">Pierre FRANCOIS</strong></p></div> <hr /> <div class='rss_notes'><p class="spip_note">[<a href="http://www.holybuzz.com/#nh8-1" name="nb8-1" class="spip_note" title="info notes 8-1">1</a>] « Antigone », de Sophocle, trad. J. et M. Bollack. Avec : Alain Macé, Maëlle Dequiedt, Sylvain Fontimpe, Laëtitia Lambert, Anne-Laure Pons, Eve Weiss, Claire Mathaut. Mise ne scène : Olivier Broda. Le 10 février à Rueil-Malmaison. Du mercredi au samedi à 19 h 30, dimanche à 15 heures du 28 mars au 6 mai au Vingtième théâtre, 7, rue des Plâtrières, 75020 Paris, tél. : 01 43 66 01 13.</p></div> Appel aux âmes http://www.holybuzz.com/Appel-aux-ames.html http://www.holybuzz.com/Appel-aux-ames.html 2011-04-01T11:37:00Z text/html fr marvel Belles âmes Soeur Josépha Menendez est une religieuse du Sacré Coeur qui a vécu de nombreuses apparitions du Christ. Cette mystique du début du XXe siècle a été dépositaire d'un message à transmettre au monde. <br />Celui-ci me semble d'une grande actualité. Il gagne a être connu et sera d'un grand profit à tout ceux qui s'aventurent dans la vie spirituelle. <br />J'ai numérisé la version courte de ce message : Appel aux âmes. le voici pour la première fois sur Internet <br />sous format pdf <br />et epub <br />pour vos liseuses (...) - <a href="http://www.holybuzz.com/-Belles-ames-.html" rel="directory">Belles âmes</a> <div class='rss_texte'><p class="spip">Soeur <a href="http://holybuzz.com/Soeur-Josepha-Menendez-rscj.html" class="spip_out">Josépha Menendez</a> est une religieuse du Sacré Coeur qui a vécu de nombreuses apparitions du Christ. Cette mystique du début du XXe siècle a été dépositaire d'un message à transmettre au monde.</p> <p class="spip">Celui-ci me semble d'une grande actualité. Il gagne a être connu et sera d'un grand profit à tout ceux qui s'aventurent dans la vie spirituelle.</p> <p class="spip">J'ai numérisé la version courte de ce message : Appel aux âmes. le voici pour la première fois sur Internet <br /><img src='http://www.holybuzz.com/IMG/cache-8x11/puce-8x11.gif' width='8' height='11' alt="-" /> sous format pdf</p> <div class='spip_document_118 spip_documents' > <a href="http://www.holybuzz.com/IMG/pdf/appel_aux_ames-2.pdf" type="application/pdf" title='PDF - 162.3 ko'><img src='http://www.holybuzz.com/IMG/cache-48x52/pdf-dist-48x52.png' width='48' height='52' alt="PDF - 162.3 ko" /></a> <div class='spip_doc_titre' style='width:120px;'><strong>Appel aux âmes PDF</strong></div></div> <p class="spip"><img src='http://www.holybuzz.com/IMG/cache-8x11/puce-8x11.gif' width='8' height='11' alt="-" /> et epub</p> <div class='spip_document_119 spip_documents' > <a href="http://www.holybuzz.com/IMG/zip/Appel_aux_ames.epub-2.zip" type="application/zip" title='Zip - 32.3 ko'><img src='http://www.holybuzz.com/IMG/cache-47x48/zip-dist-47x48.png' width='47' height='48' alt="Zip - 32.3 ko" /></a> <div class='spip_doc_titre' style='width:120px;'><strong>Appel aux âmes Epub</strong></div></div> <p class="spip">pour vos liseuses numériques et autres Ipads.</p> <p class="spip">Si vous voulez allez plus loin sachez que l'intégralité du livre "un appel à l'amour" dont est tiré cet extrait est téléchargeable sur le <a href="http://www.oeuvre-du-sacre-coeur.be/Le-livre-en-lecture" class="spip_out">site de l'oeuvre du Sacré Coeur</a>.</p> <p class="spip">Bonnes lectures</p> <p class="spip">Marvel</p></div>