Original et fidèle.
« Le Conte d’hiver », d’après – et non de – Shakespeare, est une réussite. Chaque comédien – et comédienne – interprète un nombre conséquent de personnages avec une vérité remarquable à chaque fois. La pièce peut être comprise – et appréciée ! –, même sans connaître l’original. Les coupes mettent en valeur quelques saillies purement shakespeariennes. La misogynie du propos est bien présente, mais sans l’excès qui caractérise le texte d’époque. Le jeu face public, même pour se parler entre personnages sur scène, ainsi qu’il existait du temps du grand Will, passe bien. Le rythme alerte des dialogues met en valeur le tranchant des réparties à l’emporte-pièce, par exemple : « Je suis honnête au moins autant que vous êtes dément ». La mise en scène contemporaine étonne autant qu’elle satisfait. Elle nous invite clairement dans un monde fantastique – ce qui est fidèle à l’original – et proche de nos propres phobies. On ne voit pas le temps passer, ce qui est un critère certain de spectacle de grande classe.
Pierre FRANÇOIS
« Le Conte d’hiver », d’après Shakespeare. Mise en scène : Fitzgerald Berthon. Avec : Fitzgerald Berthon, Juliette Dutent, Guillaume Geoffroy et Gaëlle Ménard (en alternance avec Anne Knosp). Collaboration artistique : Gaëlle Ménard. Durée : 1 h 30.
Les 28 février et 7 mars à 21 heures au Théâtre La Flèche, 77 rue de Charonne, 75011, Paris. Tel. 01 40 09 70 40. info@theatrelafleche.fr. Métro : Charonne, Ledru-Rollin, Faidherbe – Chaligny.